Bosco Verticale (littéralement « le bois ou la forêt verticale » est un projet d’urbanisme italien qui a débuté en 2009 et qui prévoit la construction de deux tours d’habitation résidentielles dans un quartier de Milan. Baptisé « première forêt verticale au monde », le projet inclut la plantation d’environ 900 arbres de 3 à 9 mètres de hauteur en façade des tours. Après bien des difficultés techniques et un retard important dû à plusieurs hivers rudes successifs, les premiers arbres ont été implantés au printemps 2012 et les tours devraient être livrées fin 2013.
La forêt verticale est le fruit du travail visionnaire du cabinet d’architecte italien Boeri Studio (Stefano Boeri, Gianandrea Barreca et Giovanni La Varra). Elle se compose de deux tours d’habitation de 78 et 111 mètres de hauteur (17 et 24 étages respectivement) situées dans le quartier de la Porta Nuova dans le centre de Milan. Avec une population totale de plus de 5 millions d’habitants, l’agglomération de Milan est l’une des plus peuplées…et des plus polluées en Europe. D’où l’idée de réintroduire un peu de verdure avec ce projet peu orthodoxe et presque utopique. Puisqu’il est pratiquement impossible à ce stade pour la municipalité de recouvrer du terrain en centre ville pour y aménager des espaces verts, c’est une solution verticale qui s’impose. Contre toute attente, avec un budget de €65 millions, le coût total des tours n’est que 5% plus cher qu’un projet similaire traditionnel. Avec ses terrasses supplémentaires, les 900 arbres (sans compter buissons ou autres plantes) couvriront une surface équivalente au sol de 10,000 m².
Les bénéfices escomptés d’une telle construction sont multiples, mais l’objectif principal reste l’atténuation des effets de la pollution urbaine. La végétation fait office de filtre naturel en absorbant le CO2 et les particules de poussières présentes dans l’atmosphère tout en régénérant l’oxygène. Les végétaux créent un microclimat qui attire insectes et oiseaux et protègent le bâtiment de la pollution sonore. L’irrigation des plantes est assurée par un système de récupération et de filtration des eaux usées. En conjonction avec un système interne de production énergétique d’origine solaire et éolienne, les arbres permettent également de réguler naturellement l’humidité et la température du bâtiment, favorisant de ce fait une réduction de la facture énergétique totale et une diminution de l’effet d’«îlot de chaleur urbain », ces bulles de chaleurs artificielles typiques des zones de concentration urbaines.
Ce projet de forêt verticale n’est pas sans rappeler la « Tower-Flower », cet immeuble de dix étages réalisé par l’architecte Edouard François situé dans le 17e arrondissement de Paris (ZAC Porte d’Asnières) et dont les balcons de la façade sont garnis de 380 bambous en pots. On peut également mentionner quelques projets en cours comme « La Tour de la Biodiversité » (Paris 13e) du même architecte ou encore « One Central Park » à Sydney par l’architecte Jean Nouvel en partenariat avec le botaniste Patrick Blanc qui installe des murs végétaux dans le monde entier depuis le milieu des années 1980. Tous ces projets s’inscrivent dans des programmes de régénération urbaine ambitieux. Ils montrent bien que cette régénération peut toujours s’effectuer par l’intermédiaire du bâtiment et que la réintroduction de la végétation en centre-ville n’est plus uniquement limitée au traditionnel espace vert horizontal. Dans tous les cas, il s’agit de repenser durablement le phénomène de l’étalement urbain. L’édification récente de forêts verticales, murs végétaux, jardins verticaux ou jardins sur les toits dans plusieurs agglomérations de par le monde apportent des solutions concrètes qui ne laissent pas indifférents.
Souce: Ecoimagination