3 mars 2008

TOKYO, 3 mars 2008 (AFP). Des militants d'une organisation de défense de l'environnement ont à nouveau attaqué un navire baleinier japonais dans l'Antarctique, blessant quatre membres d'équipage, a annoncé lundi le gouvernement japonais.

Des écologistes se trouvant à bord du navire Steve Irwin, appartenant à l'organisation Sea Shepherd, ont lancé des enveloppes contenant de l'acide butyrique, une poudre blanche qui brûle les yeux, sur le pont du Nisshin Maru, a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Itsunori Onodera.

"La poudre a atteint deux membres d'équipage et deux officiers des garde-côtes japonais, qui se sont plaints de douleur", a-t-il dit.

En janvier, les militants de Sea Shepherd, organisation basée aux Etats-Unis, avaient déjà lancé des bouteilles contre le navire baleinier et deux activistes, un Australien et un Britannique, avaient réussi à monter à bord du navire japonais.

L'incident avait provoqué des tensions entre le Japon et l'Australie, fervente opposante à la chasse, et les deux militants avaient été remis par les Japonais deux jours plus tard à un navire militaire australien.

M. Onodera a fait part de ce nouvel incident lors d'un séminaire organisé à Tokyo en présence de représentants de 11 pays en développement qui ont rejoint récemment ou envisagent de rejoindre la Commission baleinière internationale (CBI).

Le Japon cherche à obtenir le maximum de soutien au sein de la Commission pour qu'elle autorise à nouveau la pêche à la baleine, alors qu'aujourd'hui, seules les captures à des fins dites "scientifiques" sont tolérées.

Profitant de cette dérogation dénoncée par les pays occidentaux, le Japon a ainsi annoncé son intention de tuer un millier de baleines au cours de la campagne de pêche lancée en novembre dans l'Antarctique.

Les pays invités au séminaire dans la capitale japonaise sont l'Angola, le Cambodge, le Congo (Brazzaville), la Guinée équatoriale, l'Erithrée, le Ghana, le Laos, le Malawi, Palau, la Tanzanie et Vanuatu.

Les défenseurs de l'environnement accusent le Japon d'acheter des voix au sein de la CBI en courtisant des pays qui reçoivent de l'aide du gouvernement japonais et qui n'ont aucune tradition liée à la pêche à la baleine.