10 avril 2008

BRUXELLES, 10 avr 2008 (AFP). La Commission européenne et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont présenté jeudi 44 projets prioritaires dans les pays du sud de la Méditerranée qui permettraient d'éliminer 80% des sources de pollution en Méditerranée d'ici 2020.

En 2005, pour le 10e anniversaire du processus de Barcelone lancé en 1995 pour renforcer le partenariat entre l'UE et ses partenaires du pourtour méditerranéen, l'engagement avait été pris de lancer un programme de dépollution de la Méditerranée.

Bruxelles et la BEI ont donc étudié les 131 projets existants en Israël, au Maroc, en Tunisie, en Syrie, en Egypte, en Jordanie, en Algérie, au Liban et dans les Territoires palestiniens.

Ils ont retenu 44 d'entre eux dans 7 pays. "Nous avons essayé de dégager les projets qui seraient financés les premiers et qu'il faut accélérer", a expliqué Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI en charge de la branche Méditerranée de la banque, la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat).

"Nous avons calculé qu'avec ces programmes, près de 80% des sources de pollution de la Méditerranée pourraient être ainsi combattues", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

La grande majorité des projets concerne le traitement des eaux usées urbaines (57%). Viennent ensuite les projets de traitement des déchets solides urbains (17%) et ceux concernant les émissions industrielles (14%).

A ce stade, le coût global est estimé à 2,1 milliards d'euros, mais leur financement, qui pourrait venir de prêts de la FEMIP, de fonds de la Commission européennes ou d'autres donateurs, n'est pas établi.

Interrogés sur le télescopage entre cette annonce et le projet d'Union pour la Méditerranée de Nicolas Sarkozy, qui a justement mis en avant la dépollution de la Méditerranée, M. Fontaine Vive et la Commission européenne ont assuré n'avoir pas voulu "couper l'herbe sous le pied" du président français.

"Grâce à cette initiative pour la Méditerranée, il y aura de plus fortes chances que les +points chauds+ soient corrigés. C'est cela qui nous intéresse, ce n'est pas un concours de beauté", a estimé Soledad Blanco, responsable aux services Environnement de la Commission.