Effet d'annonce ? Après s'être attaqué aux gaspillages dans le secteur du bâtiment, l'Angleterre de Gordon Brown aborde les énergies renouvelables avec un nouveau coup de fouet. Les 126 milliards d'euros promis dans un discours récent sont le meilleur exemple d'un engagement puissant d'un état -voisin du notre- qui n'a pas besoin de poser des Grenelles pour avancer. Le 26 juin, inaugurant une expo à la Tate Moderne, gallerie d'art installée dans une ancienne centrale au charbon, le premier ministre anglais annonçait, ni plus ni moins, la reconversion énergétique de son pays. "Une révolution verte est en marche (...) Il s'agit du plus important changement dans notre politique énergétique depuis l'avènement de l'électricité nucléaire", a déclaré le Premier ministre, Gordon Brown. Et si l'on en juge par l'importance des investissements annoncés, ca va bouger outre manche.
Le principal volet du plan prévoit, d'ici 2020, l'installation de 4.000 nouvelles turbines éoliennes sur le sol britannique et de 3.000 autres au large des côtes. En parallèle, le gouvernement souhaite développer la décentralisation de la production d'énergie en encourageant la micro génération d'électricité et de chaleur.
Brown a souligné que le secteur des énergies renouvelables représentait un potentiel de 160.000 emplois, auxquels pourraient s'ajouter 100.000 postes pour la construction et l'exploitation de nouvelles centrales nucléaires, que Londres entend déléguer à des entreprises privées.
La Grande-Bretagne tire actuellement moins de 5% de son électricité des énergies renouvelables.
Source: International Herald Tribune - The Guardian
Une initiative bien utile pour produire de l'électricité à partir des énergies renouvelables, car le nucléaire est en perte de vitesse malgré tous les effets d'annonce.
Pour le vérifier, il suffit de lire Combien de réacteurs nucléaires en 2030 ?
Dans le monde, le nombre de réacteurs et surtout la puissance totale de ceux-ci sera inférieur à celui d'aujourd'hui pendant les vingt prochaines années. Si de nouveaux réacteurs se construisent, ceux qui seront arrêtés seront encore plus nombreux.
L'énergie marine des vagues, de la houle et des courants doit aussi être encouragée en Grande-Bretagne, pays disposant d'un fort potentiel dans ce domaine. D'autant plus qu'il s'agit d'une source d'énergie régulière, à toute heure et en toute saison.
La déclaration de Gordon Brown devant les caméras (1) a peu de chance
d'être sans lendemain. L'éolien a généré 25 milliards d'euros de
chiffre d'affaire en 2007 et les prix du brut sont bien au-delà de 100
dollars/baril depuis des mois et sans doute pour longtemps (certains disent
toujours). Le potentiel éolien off-shore et on-shore des britanniques est
exceptionnel et comme le dit le premier ministre cela équivaut à
transformer les eaux britanniques en Golfe persique... Allemagne,
Royaume-Uni,Espagne,Danemark et hors europe USA où le boom éolien est
évident beaucoup croient en cette filière (même si ce n'est pas la
panacée). Chez nous on installe des éoliennes contraints et forcés par
l'obligation européenne. Dans une dizaine d'année nous saurons si
c'était infaisable comme on nous le dit, ici...
(1) http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/politics/7474592.stm