Jeroen Van den Veer, patron de Shell, publiait le mois dernier une intéressante projection de possibles scénarios énergétiques à l'horizon 2100. Ce qui il y a quelques années était encore inconcevable est désormais une pressante réalité, même chez les plus convaincus défenseurs des énergies fossiles : la transition énergétique est en cours, mais elle risque d'entraîner les civilisations modernes dans de dangereuses turbulences. C'est l'un des scénarios qu'imagine M. Van den Veer, qui envisage aussi l'alternative "douce" d'une transition choisie, où les comportements économiques auraient eu le temps de s'adapter à de nouvelles logiques de collaboration plutôt que de compétition.
Il n'utilise pas le terme de Peak Oil mais définit clairement les limites de la croissance actuelle : après de 2015, selon le patron de Shell, point de salut. Ce qu'on croyait alors résolu restera un problème, à savoir les émissions de gaz à effet de serre. En effet, il va falloir négocier le recours à d'autres sources d'énergies que celle abondamment disponibles, mais si dangereuses à court terme, comme le charbon.
Ce cours extrait d'un essai de quelques paragraphes a toutefois le mérite de conclure une attitude bien nouvelle chez un dirigeant de multinationale : Jeroen Van den Veer appele solennellement à une concertation internationale sur le sujet, incluant évidemment les grandes puissances de la planète (USA, Europe, Chine, Inde) et ce-faisant il se réfère aux conférences de Bali qui, selon ses propres termes, doivent changer de réthorique et passer en mode 'action'.