10 avril 2008

BRUXELLES, 10 avr 2008 (AFP). Greenpeace a accusé jeudi la France et l'Allemagne de chercher à s'entendre en coulisses pour vider de sa substance un projet européen de limitation des émissions de gaz carbonique des voitures afin de protéger leurs constructeurs.

"Les constructeurs européens se battent bec et ongles pour affaiblir la première législation visant à réduire les émissions de CO2 des voitures et les dirigeants français et allemand dansent sur leur partition", a dénoncé Franziska Achterberg, responsable du secteur des transports pour Greenpeace.

Les deux pays travaillent à un compromis "acceptable" par tous et se "rapprochent" d'un accord, a-t-on appris de source diplomatique.

"On pense pouvoir aboutir, mais pas tout de suite", a souligné un diplomate parlant sous couvert de l'anonymat.

La Commission européenne propose de contraindre les constructeurs à réduire les émissions de CO2 de leurs nouvelles voitures à 130 g/km pour 2012 sous peine de lourdes amendes.

Français et Allemands défendent leurs constructeurs, dont les gammes de modèles et les stratégies sont différentes.

Le différend a été traité au plus haut niveau entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, qui ont souhaité trouver un accord. Un groupe de travail a été constitué.

Mme Merkel refuse toutefois que ses constructeurs soient pénalisés par rapport à leurs concurrents français ou italiens parce qu'ils construisent des modèles lourds, qui émettent donc davantage de CO2.

"L'accord doit à la fois préserver l'ambition environnementale du projet et trouver un bon équilibre entre la répartition des efforts", a-t-on expliqué de source diplomatique.

Trois sujets sont en discussion: les pénalités, la masse du véhicule pour les normes de CO2 et une série d'autres modalités comme l'idée d'un objectif à plus long terme que la date de 2012.

"Des solutions ont été trouvées sur certains points, mais tout est lié et il faut du temps pour trouver un bon équilibre qui puisse être accepté par les deux pays", a souligné un diplomate.

Le ministre français de l'Environnement Jean Louis Borloo et son homologue allemand Sigmar Gabriel pourraient faire le point samedi en marge d'une réunion européenne en Slovénie.