ANCENIS (Loire-Atlantique), 5 mars 2008 (AFP). Le résultat d'une consultation chez Terrena, première coopérative agricole française, a révélé mercredi que pour 66% des agriculteurs les cultures OGM ne sont pas nécessaires pour répondre au besoin croissant de produits agricoles.
Sur les 26.000 adhérents de Terrena, 3.100, soit 12%, ont répondu à un questionnaire distribué début janvier sur l'utilisation des OGM, des produits phytosanitaires ou encore des engrais chimiques.
Pour 54% d'entre eux, les OGM représentent un vrai danger pour la diversité des filières et des modes de production, 61% sont favorables au maintien du moratoire sur les OGM, "le temps que les recherches avancent", et seulement 20% sont prêts à semer des cultures OGM dans leur exploitation si la loi les y autorise.
Cette enquête a été commentée avec prudence par la coopérative qui a décidé cependant "de ne pas commercialiser de semences OGM en 2008 et 2009 même si la loi l'autorise", a précisé Olivier Chaillou, membre du bureau de Terrena.
Dans cette consultation les agriculteurs se révèlent prudents, car même si 69% demandent le maintien pour la nutrition animale d'une offre de soja non OGM, ils estiment que la recherche dans le domaine des OGM est nécessaire.
"Les adhérents nous disent de rester prudents mais de rester actifs", a noté M. Chaillou et les dirigeants de Terrena ont annoncé le développement de leur pôle de recherches et développement avec notamment la création de veilles technologiques actives et de partenariats dans la recherche pour les nouvelles technologies.
"On ne peut pas continuer à produire comme on le faisait hier", a souligné Marcel Placet, vice-président de Terrena et le directeur général Alain Guillemin a souhaité l'orientation de la coopérative vers une "agriculture écologiquement intensive".
Une “agriculture écologiquement intensive” ? il va falloir qu'on m'explique...
66%, c’est quand même une petit majorité. Ce qui est aberrant, c’est que le jour où la loi autorisera les OGM dans les champs français, nous n’aurons plus le choix ; par le biais des pollens, toutes les cultures seront contaminées et deviendront OGM. L’agriculteur ne pourra cultiver que des OGM et le consommateur ne consommera que des OGM. Pour preuve, cet assouplissement des standards européens bio qui autorise jusqu’ 9% d’OGM dans les produits issus de l’agriculture biologique…
“agriculture écologiquement intensive” ?
J'aurais préféré qu'Alain Guillemin nous parle d'une "agriculture intensivement écologique"...