Dans l'Ouest les éleveurs de porc s'inquiètent. Cela fait un bout de temps que les cours sont au plus bas, et même la technocratie Parisienne se chagrine, Michel Barnier, ministre de l'agriculture, s'est déplacé jusqu'en Ille-et Villaine, pour tenter d'enrayer la contestation avant qu'elle ne démarre : les champs élysées tremblent-ils face à la menace du plus proche ami de l'homme ? Il faut dire qu'aucune prévision de conjoncture ne vient éclairer le tunnel, mais pour des causes qui étaient tout à fait prévisibles depuis des années : les éleveurs sont durablement handicapés par l'explosion du prix de revient de la production, due évidemment à cause du cout des matières premières (céréales) et... de l'énergie.
Mais alors que s'est-il passé avec cet animal miraculeux, qui a tant donné à la France (et à la Bretagne aussi, sous forme de lisier) ? Alors que les cousins du Pays de Galles se passionnent pour le bio (Tir Gofal), les Bretons s'accrochent à une politique de quémandage, dont Paris se moque pas mal puisque tout se passe à Bruxelles, où les fonctionnaires ont d'autres chats à fouetter que de réfléchir à l'avenir : les lobbies sont à l'oeuvre.
Pourtant, on le sait, au delà de ses qualités nutritives et gustatives, le cochon recèle encore bien des trésors. La société Maillard-La-Banaise du grand Fougeray (Ille-et-Villaine), fabricant d'andouilles, a travaillé avec des ingénieurs de l'école des Mines de Nantes pour concevoir une alimentation biologique au groupe electrogène. Ayant breveté leur procédé sous l'appelation ValorFat, les complices ont monté une société spécialisée dans la récupération et la valorisation de graisses animales. Plus dans le sud, c'est le lisier lui même qui est source directe d'énergie . Transformé en méthane, il développe une nouvelle corde à son arc : après la pollution des nappes phréatiques, la pollution atmosphérique !
On n'arrête pas le progrès, le cochon est un pari d'avenir.