4 avril 2008

LUBUMBASHI (RDCongo), 4 avr 2008 (AFP). Les autorités de République démocratique du Congo (RDC) ont saisi un camion transportant des minerais radioactifs près de Kolwezi, dans la province minière du Katanga (sud-est), a-t-on appris vendredi auprès des autorités locales.

Ce camion, qui transportait 30 tonnes de minerais de cuivre bruts appartenant à la compagnie chinoise Hua-Shin Mining, a été intercepté mercredi à un poste de contrôle proche de Kolwezi, a déclaré à l'AFP Christian Busindi, le maire de cette cité minière située à plus de 250 km au nord-ouest de la capitale provinciale Lubumbashi.

Le chargement, qui présentait un degré "anormalement élevé" de radioactivité (dont le taux n'a pas été précisé), a été saisi et stocké dans un dépôt minier de Kolwezi, a-t-il ajouté.

Les transporteurs du chargement ont été brièvement interpellés et doivent être à nouveau entendus par la justice dans les prochains jours, a-t-il encore indiqué, précisant que les pierres provenaient d'une carrière de Kolwezi.

Jointe par l'AFP, la société Hua-Shin Mining s'est refusée à tout commentaire.

La "ceinture" de cuivre de la région, à cheval entre le Katanga et le nord de la Zambie voisine, est non seulement riche en cuivre et cobalt, mais aussi en uranium, que l'on retrouve généralement en faible quantité dans les pierres brutes extraites des carrières cuprifères.

L'exploitation de l'uranium est actuellement interdite en RDC, où tout minerai destiné à l'exportation doit respecter la norme autorisée, qui ne permet pas un taux de radioactivité supérieur à 0,3 microSievert par heure, selon le ministère provincial des Mines.

Fin octobre, les autorités congolaises avaient saisi 19 tonnes de minerais hautement radioactifs près de la cité de Likasi (à 150 km au sud de Kolwezi).

Mais début novembre, les convoyeurs de ces minerais qui devaient être conduits pour stockage sur le site de Shinkolobwe, une ancienne mine d'uranium fermée depuis 1960, avaient déversé une partie des pierres dans une rivière et plus de 15 tonnes avaient "disparu", selon le gouvernorat.

L'eau de la rivière, qui alimentait des stations de pompage de Likasi, avait été déclarée impropre à la consommation et sept personnes, dont des agents de la brigade anti-fraude du secteur minier, avaient été arrêtées. Mais les minerais "disparus" n'avaient pas été retrouvés.

L'uramium congolais, qui a servi à la fabrication de la première bombe atomique larguée en 1945 sur Hiroshima, n'est plus exploité depuis la fermeture de la mine de Shinkolobwe, bien que des mineurs artisanaux aient régulièrement réinvesti ce site jusqu'en 2004.