PARIS, 14 avr 2008 (AFP). Le tour-opérateur Voyageurs du Monde a décidé d'intégrer une "taxe CO2" dans le coût global de ses voyages, tirant ainsi les conséquences de "l'échec" de la compensation volontaire des émissions de gaz à effet de serre proposée depuis un an à ses clients, a-t-il annoncé lundi.
"La compensation volontaire était un échec total. Si le projet a suscité de l'intérêt au début, seul 1% de nos clients a réellement payé le coût du CO2 émis par son voyage", a expliqué à l'AFP Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde.
Un phénomène qu'il attribue à la complexité de la procédure: "le client était obligé de faire un double paiement", d'un côté pour son voyage auprès du tour-opérateur, et de l'autre pour la compensation sur un site internet.
D'où la décision d'"aller plus loin en imposant une compensation" d'un quart de tonne d'équivalent CO2 pour les voyages en Europe ou au Maroc, soit 5 euros, et d'une demi-tonne pour le long-courrier, soit 10 euros. Ces montants, à la charge du client, s'ajoutent depuis ce lundi automatiquement au prix du voyage.
Chez Voyageurs du Monde, un client débourse en moyenne 500 euros par semaine pour un séjour en Europe (trajet compris) et 2.000 euros pour un voyage long-courrier.
Le budget global de cette "taxe CO2" devrait atteindre 400.000 euros par an, "dont une petite partie sera financée sur nos marges", a poursuivi M. Rial. Son produit sera affecté à un projet de reforestation à Madagascar ou au Cambodge, qui reste à déterminer.
En moyenne, un touriste qui passe par Voyageurs du Monde émet pour son voyage 2 tonnes de CO2, selon les calculs du tour-opérateur.
La compensation d'une demi- ou quart de tonne correspond à "l'objectif de réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre pour l'industrie aérienne d'ici à 2020" proposé par l'Union européenne, a relevé M. Rial.