Depuis son origine, en 1955, la société d'HLM Le Toit Vosgien gère un parc locatif de plus de 2 300 logements sur 32 communes en 2009 dans l‘arrondissement de Saint Dié des Vosges (88100). Mais surtout, elle a pour particularité de s‘être lancée, il y a vingt-cinq ans, dans la construction de maisons en bois, en s‘appuyant sur la filière locale vosgienne et sur la politique volontariste de plusieurs intervenants régionaux. Bien avant les changements amorcés par le Grenelle de l‘environnement, le Toit Vosgien a édifié les premiers bâtiments à ossature bois, sur cinq niveaux et à énergie positive. Un des chantiers en cours, qui sera livré à l‘automne 2009, consiste en 22 logements individuels à indépendance énergétique (8 pavillons de type 4 et 14 pavillons de type 5, 110 mètres carrés de surface habitable) sur le quartier « Les Toits de la Corvée » à Saint Dié des Vosges.
Un chantier urbain, tout en bois
Sur le terrain, rue de la Corvée, à Saint Dié des Vosges, cinq constructions datant de 1956 se dressaient il y a encore peu. Leur démolition a permis d‘élaborer un programme de logement plus cohérent et en phase avec les nouvelles attentes environnementales. Le programme tel que confié au cabinet ASP Architecture d' Antoine Pagnoux, architecte D.P.L.G., à Saint Dié des Vosges, devait atteindre des performances énergétiques maximales et ainsi, être très économe en charges. Différents systèmes de construction ont été étudiés, pour obtenir une solution à la fois économique et favorable à l‘environnement. Le choix de l‘architecte s‘est porté au final sur la solution bois, en privilégiant la continuité : la construction bois se rencontre dans les murs, l‘isolation et le système de chauffage.
Les contraintes du chantier sont plutôt liées au terrain, en pente et situé en pleine ville, obligeant à de nécessaires compromis. De ce fait, l‘architecte disposait d‘une moindre liberté de construction, alors que le nombre de maisons ne permettait pas de les positionner toutes dans une orientation optimale selon les critères de l‘architecture bioclimatique et qu‘il fallait tenir compte des contraintes d'accès pour les personnes à mobilité réduite.
Les murs de la structure bois sont réalisés en panneaux structurels en bois massif contrecollé KLH de 94 mm d‘épaisseur, isolés par l‘extérieur avec des panneaux en fibres de bois PAVATEX DIFFUTHERM, de 60 mm d‘épaisseur. Caractéristique importante des panneaux isolants PAVATEX DIFFUTHERM, il est possible de les recouvrir d‘un enduit minéral extérieur, ouvert à la diffusion.
Véritable solution complète pour les constructions en bois,fixés directement sur la structure bois, les panneaux combinent isolation acoustique et climat intérieur sain et confortable, tout en protégeant contre les chaleurs estivales, grâce à leur capacité d‘accumulation thermique.
le Pare pluie isolant ... en bois lui aussi
Une construction qui mise sur le bois... De la ouate de cellulose a été insufflée dans le caisson, tout comme sur les combles horizontaux sur 40 cm d‘épaisseur. Les façades extérieures du rez-de-chaussée reçoivent un crépi, alors que la partie supérieure est recouverte d‘un bardage en essence locale, sur 20 mm d‘épaisseur ou de tuiles terre cuite. Un panneau pare-pluie rigide a été utilisé en façade afin d’assurer une triple isolation et garantir un échange naturel de l‘humidité." Le pare- pluie rigide isolant ISOROOF NATUR apporte un confort acoustique supplémentaire par rapport aux solutions traditionnelles de film pare-pluie ", explique Christophe Beaussire, responsable commercial chez PAVATEX FRANCE SARL. "De plus, ce pare-pluie supprime les ponts thermiques au devant de l’ossature bois et renforce le confort d‘été, en évitant les surchauffes estivales. » Le pare-pluie ISOROOF NATUR est fabriqué à partir de bois naturel, en tant que sous-produit des scieries. Sa fabrication ne nécessite pas d’adjonction de liants supplémentaires autres que les propres liants du bois. Un additif analogue au latex (à hauteur de 4 %) procure une étanchéité au coeur du produit. Les panneaux rigides ISOROOF NATUR régularisent aussi le climat ambiant des constructions. Les panneaux intérieurs, qui délimitent une espace de vie très ouvert, sont en gypse et en cellulose, matériau également écologique. Cette combinaison de bois, de tuiles et d‘élément minéral au rez-de-chaussée a été étudiée pour s‘intégrer au mieux dans la ville, en respectant l‘architecture locale.
Panneaux solaires, poêle .. à bois
Outre cette isolation extérieure avec les produits PAVATEX, les pavillons bénéficient d‘une ventilation mécanique contrôlée à double flux de 2 kWh et d‘un poêle bouilleur. Principe de ce dernier équipement : chauffer d‘abord l‘eau, avant de chauffer l‘air. Seuls quatre stères de bois sont nécessaires chaque année pour chauffer le pavillon et produire l‘eau chaude sanitaire. S‘y ajoutent 5 mètres carrés de panneaux solaires placés sur la toiture, qui prennent le relais l‘été, avec une garantie par le poseur que le solaire thermique assure 40 à 60 % de l‘eau chaude sanitaire.
De ce fait, les maisons ont obtenu les labels Bâtiment Basse Consommation Effinergie (BBC-Effinergie) validés par la Commission Titre V de la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP) pour le système énergétique mis en place, associant un poêle bouilleur avec une VMC double flux et des panneaux solaires : une première en France.
consommation énergétique minimum
Les chiffres sont là : le choix de la construction sur la base d‘une structure bois, avec une isolation en ouate de cellulose et fibre de bois, fait bénéficier le chantier d‘un bilan carbone plus que positif. Chaque maison stocke à elle seule 25 tonnes de CO2, soit un total de 550 tonnes sur les 22 pavillons. Les émissions en CO2 du chantier sont de l‘ordre de 330 tonnes de CO2, ce qui permet de bénéficier d‘un bilan positif de 220 tonnes de CO2 captées.
Surinvestissement, c‘est bien le maître-mot pour le bailleur social. « Ce n‘est pas un surcoût. Nous préférons parler du surinvestissement, pris intégralement en charge par Le Toit Vosgien » indique Jean-Luc Charrier, directeur technique du Toit Vosgien. En effet, les futurs loyers respectent les taux conventionnés. Jean-Luc Charrier continue : « Le surinvestissement, de l‘ordre de 10 % sur le global, permet d‘offrir un habitat sain et confortable, mais aussi de s‘affranchir des augmentations futures du coût de l‘énergie. Comme les locataires auront très peu de charges, nous n‘aurons pas à subir les lourds recouvrements de loyers et de charges, que nous avons pu observer lors des récentes flambées du prix du pétrole. »