Malgré cette photo officielle d'une sortie bien programmée (2002), le chouchou des flics n'est peut-être pas encore un grand adepte des transports en commun (souvenez vous de l'affaire des excès de vitesse...). Toujours est-il qu'en tant que candidat à la présidentielle, il a été obligé, à l'instar des rigolos du camp adverse, de remonter sa pendule à l'heure nouvelle de l'écologie improvisée. Comme l'affirmait le principal responsable de cette pression soudaine, Nicolas Hulot, ce matin à France Inter : le seul moyen en France d'influer sur les choses est de faire peur. En l'occurence, en évoquant sa menace de se présenter à l'élection suprême, Nicolas Hulot se fait plus d'amis que d'ennemis parmi ceux qui se sont déjà déclarés. Sarkozy, de son coté, vient d'envoyer l'artillerie lourde dans un article du Figaro où il reprend un thème important des propositions de Nicolas Hulot : l'outil financier. En choisissant de s'adresser à son public favori, les riches détenteurs du capital, et en séduisant la fibre écologique des moins riches, Sarkozy, comme à son habitude, ratisse large. Il n'en reste pas moins que les mesures évoquées sont tout à fait pertinentes : au delà de l'anecdotique (véhicules policiers fonctionnant au bio carburant, paperasserie recyclé), l'idée d'inverser le rapport pollution / travail dans la calcul des taxes est certainement la meilleure des solutions à long terme : "il est aberrant que le travail soit plus taxé que la pollution. Il nous faut d'abord revoir toutes les taxes et subventions afin de corriger celles qui incitent à polluer. Il nous faut ensuite réunir une commission de la fiscalité environnementale avec les entreprises, les experts et les associations pour proposer plusieurs scénarios chiffrés de fiscalité écologique. Nous pouvons au minimum, sur cinq ans, doubler la fiscalité écologique. Et je souhaite que son produit soit affecté tant à la réduction des charges pesant sur le travail qu'à l'investissement écologique. "
Encore une fois, des paroles à l'action il n'y a qu'un pas qu'on a souvent vu les politiques franchir à reculons une fois l'échéance électorale dépassée. Sur un point au moins on pourra tomber entièrement d'accord avec notre cher, et peut-être futur président, Nicolas 1er : "Les bonnes idées ne sont ni de gauche ni de droite."
Crédit photo : David Mendiboure - Service photo de Matignon - 13 mai 2002