Les initiatives pour la protection de la forêt tropicale se multiplient, particulièrement au Brésil, qui malgré son territoire largement occupé par la forêt équatoriale est aussi l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la planète. Heureusement, la gestion autonome des régions par les entités fédérales permet de nombreuses avancées. Dans l'état du Para, au Nord du Brésil, 150 000 km2 de forêt sont maintenant classés "zones protégées". Plus à l'ouest, dans l'état d'Amazonas (le plus grand des états du Brésil), une loi sur le changement climatique vient d'être promulguée, dans l'objectif de limiter la déforestation massive.
Bourse au carbone
C'est ici le principe de Kyoto qui s'applique : les revenus générés par les entreprises créant de la pollution seront affectés à des projets de sauvegarde de la forêt. La nouvelle loi prévoit ainsi l'instauration d'une rémunération pour les populations locales qui oeuvrent à la préservation de leur habitat et à la réduction de la déforestation. Le financement de cette "bourse forêt" sera assuré par un fonds spécial: les entreprises privées ou les pays polluants pourront y investir et recevront en contrepartie un "crédit de carbone" garantissant la préservation de la forêt amazonienne, a expliqué le secrétaire à l'Environnement de l'Amazonas, Virgilio Viana .
Le gouvernement d'Amazonas fera appel aux marchés dits "volontaires" de crédit de carbone, non régulés par le protocole de Kyoto. L'un des objectifs du gouvernement de l'Etat d'Amazonas est de parvenir à inclure la réduction de la déforestation dans le futur accord international qui se substituera au protocole de Kyoto.
L'Amazonas souhaite que le fonds s'élève à 300 millions de dollars (30 millions de dépenses annuelles). Quelque 8.500 familles devraient en bénéficier cette année et l'objectif est d'atteindre les 60.000 familles en 2010.
"Il est très important de reconnaître le rôle joué par les populations locales dans la préservation de la forêt amazonienne. Cette loi permet de les rémunérer pour le service qu'elles rendent à l'environnement", a déclaré à l'AFP Carlos Nobre, chercheur à l'Institut de recherches spatiales.