LONDRES, 11 mars 2008 (AFP). Des minorités ethniques et des groupes indigènes sont menacés de disparition par le changement climatique, avertit un rapport de l'organisation Minority Rights Group (MRG) publié mardi.
Une étude portant sur plusieurs désastres environnementaux récents dans le monde montre que ce sont les minorités et les groupes indigènes qui ont été le plus touchés par les changements de modèles climatiques tandis que, quand une catastrophe naturelle survient, ils sont les derniers auxquels l'aide parvient, souligne MRG dans son rapport annuel sur l'état des minorités dans le monde.
L'ONG appelle les responsables politiques à s'attaquer aux effets du changement climatique sur les minorités défavorisées, dont la survie est dans certains cas en jeu.
Ainsi, en 2007 les inondations dans le Bihar, un Etat du nord de l'Inde, ont touché de façon disproportionnée la caste des intouchables et les membres de cette caste ont été discriminés de façon flagrante dans le processus de distribution de l'aide, souligne MRG.
La relation étroite qu'entretiennent de nombreux peuples indigènes avec leur environnement les rend aussi particulièrement sensibles à l'impact du changement climatique.
"Dans notre communauté, les anciens interprètent certains signes de la nature pour savoir quand il faut planter les cultures ou quand commencer la chasse. Mais avec le changement climatique, il devient impossible de faire de telles prédictions", relève David Pulkol, un représentant des Karamajongs, une ethnie d'Ouganda.
Ces populations sont aussi durement touchées par l'expansion des cultures destinées à être transformées en biocarburant, qui est présenté comme une solution au changement climatique.
Mais l'expansion de ces cultures provoque souvent l'expulsion de communautés par la force et la destruction de leurs ressources alimentaires pour permettre la plantation de nouvelles cultures, comme en Colombie, au Brésil et en Argentine, souligne l'ONG.