MONTRÉAL, 14 mai 2008 (AFP). Le groupe pétrolier canadien Imperial Oil a échoué dans sa tentative de se voir restituer un permis d'exploitation d'un gisement de sables bitumineux en Alberta, remettant en question le calendrier de ce projet estimé à 8 milliards de dollars.
Dans une décision rendue mercredi, le juge Douglas Campbell de la Cour fédérale a estimé que le ministère canadien des Pêches et Océans avait agi correctement en annulant, le 20 mars dernier, le permis qu'il avait accordé en février àImperial Oil, filiale de Mobil Oil, pour le projet Kearl.
Le ministère avait accordé le permis sur la base d'une étude gouvernementale d'impact du projet sur l'environnement, au moment où un autre juge de la Cour fédérale avait mis en délibéré une décision concernant une requête de groupes écologistes contestant les conclusions de cette étude.
Cet autre juge de la Cour fédérale avait finalement demandé le 5 mars à la commission gouvernementale d'étude d'impact sur l'environnement de refaire ses devoirs, et notamment de justifier ses conclusions sur les émissions de gaz à effet de serre du projet.
Après cette décision, le ministère des Pêches avait annulé le permis, ce que Imperial Oil contestait. Après révision, la Cour fédérale a conclu que le permis n'aurait jamais dû être émis "et est, pour ce motif, invalide" et qu'elle n'a pas par conséquent la liberté d'autoriser la reprise des travaux.
L'entrée en production de ce projet était prévue pour 2010, avec une capacité initiale d'environ 100.000 barils de pétrole par jour, qui pourrait ensuite être portée à 345.000 barils vers 2018. Les sables bitumineux du projet Kearl contiennent des réserves estimées à 4,6 milliards de barils de pétrole.