L'entrprise multi milliardaire Total a décidé de participer à Futurol, projet de recherche et développement de bioéthanol de deuxième génération permettant notamment de valoriser l'énergie stockée sous forme de déchets végétaux. Associant les principaux acteurs français des secteurs de la recherche, de l’industrie et de la finance impliqués dans ce secteur d’activité, Futurol vise à mettre au point et valider industriellement un procédé de production de bioéthanol par fermentation de biomasse ligno-cellulosique non alimentaire.
Près de 80 millions d'euros d'investissements
Le budget prévisionnel de cette opération s’élève à environ 74 millions d’euros. La durée des travaux est estimée à huit ans.Outre sa contribution technique et financière, Total apportera à Futurol son expertise industrielle dans le domaine de l’incorporation de biocomposants dans les carburants existants. Parmi les autres partenaires du consortium Procethol 2G, on compte une dizaine d'institutions scientifiques, industrielles ou financières : l’INRA, l’Office National des Forêts (ONF), l’Institut Français du Pétrole (IFP), ou l' entreprise Tereos. Le montant global du projet s’élève à 74 millions d’euros sur huit ans (2008-2016), dont près de 30 millions d’euros apportés par Oseo.
Futurol complète l’effort de Total dans le domaine du bio-diméthyl éther (DME) mené dans un cadre européen avec Volvo. Il s’ajoute aux travaux menés par le Groupe dans l’exploration des voies thermochimiques de production de biocarburants de deuxième génération (conversion par chauffage et réaction chimique).
L'objectif du projet Futurol est de mettre sur pied, d’ici 2016, la première raffinerie française capable de produire chaque jour 500 000 litres de bioéthanol à partir de résidus agricoles, forestiers ou de déchets urbains « verts ». C’est ce que l’on appelle la « biomasse lignocellulosique ». Or, la transformation en éthanol de celle-ci est un véritable défi scientifique, comme l’explique Marion Guillou, PDG de l’INRA, cité par le site InnovationLeJournal : « Aujourd’hui, quand on travaille sur la lignocellulose du bois ou des tiges de blé, toute la difficulté consiste à atteindre la cellulose, ce sucre que l’on essaye de transformer en éthanol. Il est en effet emprisonné dans un matériau rigide, la « lignine », qu’il est difficile de dégrader. »
Les chercheurs de Procethol 2G vont donc devoir mettre au point des enzymes de dégradation de la lignine, mais aussi des procédés d’extraction de la cellulose, ainsi que des levures et différentes méthodes de fermentation de ce sucre en alcool. Les procédés mis au point dans les huit ans qui viennent devront permettre de produire, à un prix compétitif, un éthanol ayant les meilleures performances environnementales et énergétiques.
Un projet ambitieux, unique en son genre
La particularité de Futurol, qui lui permet de se distinguer des programmes concurrents lancés en Suède ou aux Etats-Unis, est en effet de proposer une production de bioéthanol à partir de bois, de sorgho, de luzerne, de paille de céréales, de pulpes de betterave, etc., quand les autres projets focalisent sur un seul type de résidu. Un pari scientifique et technologique dont les premiers résultats seront testés dans une unité « pilote » qui sera construite entre 2008 et 2010 sur le site de Pomacle (Marne), où les groupes agro-industriels déjà implantés fourniront la matière première sous forme de co-produits agricoles.
Les procédés seront ensuite validés dans un prototype qui sera installé à partir de 2013 sur un site appartenant au groupe sucrier Tereos : « C’est un projet ambitieux, qui montre que l’arrivée des biocarburants de deuxième génération ne va pas se faire du jour au lendemain. Si tout va bien, l’exploitation industrielle pourrait commencer en 2016. Mais on ne saura qu’en 2013 si les procédés sont validés par le pilote et si le prototype d’usine doit être lancé ou pas », précise Dominique Dutartre, président de Procethol 2G.
Sources : communiqué de Presse Total, Innovation Le Journal