Quelques jours après le vote quasi unanime du projet de loi de Grenelle à l'assemblée, les ONG, qui on le souvient avaient largement intégré les débats d'octobre 2007, se manifestent pour déplorer leur exclusion du processus. C'est cependant un fonctionnement normal de la démocratie parlementaire qui implique que les députés reçoivent la délégation pour le vote des lois : le problème vient des lobbies. Un econférence de presse réunissait les principaux acteurs de l'Alliance pour la Planète, regroupement d'associations parmi lesquelles Greenpeace, Amis de la Terre, WWF.
"Nous sommes redevenus des observateurs externes d'un processus politique", a regretté jeudi Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France lors d'une conférence de presse organisée par l'Alliance pour la planète.
"Le Grenelle, c'était une façon de négocier pour arriver à un compromis, on était tous réunis autour d'une table. Là on est retombé dans une situation où l'Etat propose un texte et où les lobbies essaient de le modifier dans les couloirs", a-t-il regretté.
Pour Anne Bringault, directrice de l'ONG Amis de la terre, le Grenelle se traduit par de "grandes avancées" mais également des "lacunes" : Parmi les avancées de la loi Grenelle 1 qui vient de passer à l'Assemblée nationale, elle a cité l'inversion de la charge de la preuve pour toute décision publique ayant un impact sur l'environnement, une meilleure prise en compte de la biodiversité avec la trame verte et bleue et la réduction de 50% des pesticides et des biocides. Par contre, les enjeux santé-environnement "sont mal traités" et "il y a un renoncement à engager une véritable politique de maîtrise des consommations d'énergie", a-t-elle estimé.
Ainsi, aucun progrès n'a été fait concernant la mise en place d'une "contribution climat énergie", ou taxe carbone: mesure phare de la fondation Nicolas Hulot, elle a été renvoyée à une "conférence de consensus des experts", a déploré Mme Bringault. Serge Orru, directeur général du WWF France, a donné "un carton rouge" au fait que le débat au Sénat sur la loi Grenelle 1 soit renvoyé à janvier, ce qui en repousse l'adoption définitive au printemps.