22 janvier 2009

STRASBOURG, 22 jan 2009 (AFP). Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, s'est engagé devant les céréaliers réunis jeudi en congrès à Strasbourg à présenter une réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui soit "équitable" pour tous les agriculteurs.

Sans annoncer ses orientations pour la mise en oeuvre de la PAC réformée, M. Barnier a rappelé que conformément à l'accord du 20 novembre à Bruxelles, la France s'est engagée à "découpler" totalement ses aides du type de production, qualifiant cet accord de "compromis".

Le ministre, qui s'exprimait en clôture du congrès des céréaliers après le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer et Philippe Pinta, président du syndicat Orama, a assuré que ses orientations "seront porteuses d'équité".

MM. Lemétayer et Pinta ont de leur côté fait part de leurs inquiétudes face à la volatilité des prix.

M. Barnier a estimé "contestable" la légitimité d'un système qui conduirait à donner le même niveau de soutien à un hectare viticole prestigieux qu'à un hectare dans une zone d'herbe.

Il a toutefois rassuré agriculteurs et céréaliers en soulignant que l'accord de Bruxelles préparait à la "généralisation de l'assurance-récolte", réclamée par le secteur.

Ce dispositif doit notamment permettre aux exploitants qui se plaignent de la volatilité des prix de faire face aux conséquences financières des aléas climatiques et économiques.

En défenseur de la PAC, il a estimé cette politique "menacée". "Il y a un certain nombre de gens très libéraux notamment à Bruxelles qui pensent que le marché peut régler toutes les questions", a-t-il expliqué.

Selon M. Barnier, la PAC trouvera aussi à partir de 2012 ses ennemis en France, car "pour la première fois, nous serons contributeurs net", a-t-il annoncé.

En prévision de la prochaine révision de la PAC en 2013, le ministre a dit vouloir une "politique complètement légitime".

A propos des OGM, M. Barnier a annoncé la tenue prochaine d'une réunion élargie aux participants du Grenelle de l'Environnement. "Nous devons prendre garde de ne pas perdre la bataille de l'opinion publique", a-t-il martelé.