12 février 2009

STOCKHOLM, 12 fév 2009 (AFP). Des biologistes marins ont tiré la sonnette d'alarme ces dernières années sur une invasion de la mer Baltique par ce qu'ils croyaient être une méduse dévastatrice, mais des experts ont révélé jeudi qu'il y avait erreur sur l'espèce en question.

Ce que les chercheurs avaient pris en 2007 pour une invasion de la Baltique par l'espèce mnemiopsis, aussi dite "méduse invasive" ou "pseudo-méduse américaine" et jugée dévastatrice, n'était en fait que la présence en grand nombre d'une espèce arctique inoffensive, la méduse mertensia.

"On redoutait précédemment que la +méduse invasive+ qui avait perturbé l'écosystème de la mer Noire, ne soit arrivée en mer Baltique", a indiqué l'Université de Stockholm dans un communiqué.

Les chercheurs pensaient en 2007 avoir décélé l'apparition de la mnemiopsis, un animal mesurant 10 centimètres, inoffensif pour l'homme, qui n'est pas à proprement parler une méduse mais en a l'aspect gélatineux et translucide, d'où son nom de pseudo-méduse américaine.

Cette espèce n'avait jamais été observée dans le nord de l'Europe et les scientifiques redoutaient qu'elle puisse changer l'ensemble de l'écosystème de la région. La principale crainte était que la mnemiopsis ne dévore le plancton nécessaire aux poissons et affecte toute la chaîne alimentaire de la Baltique.

L'espèce, hermaphrodite, a en outre la capacité de se reproduire rapidement et est aussi très résistante.

C'est la morphologie très proche des deux espèces, la mnemiopsis et la mertensia, qui a dû induire en erreur les chercheurs, a expliqué Elena Gorokhova du département d'écologie de l'université.

"Nous étions surpris par les tests génétiques qui montraient que tous les échantillons contenaient de la mertensia, une espèce complètement différente" de la mnemiopsis, cependant "jamais observée auparavant dans les eaux de la Baltique", a-t-elle poursuivi.

Mais dans la mesure où la mertensia "est une espèce arctique extrêmement répandue, elle doit être probablement ici depuis un moment", a-t-elle ajouté.

"La bonne nouvelle est qu'il semble que la pseudo-méduse américaine n'a pas voyagé jusqu'à la mer Baltique", a conclu Mme Gorokhova.