QUITO, 29 sept 2009 (AFP). La principale organisation indigène d'Equateur a suspendu mardi son mouvement de protestation contre un projet gouvernemental visant, selon elle, à privatiser des réserves d'eau proches de communautés indiennes au profit de multinationales minières.
"Nous avons accepté de dialoguer avec l'exécutif. Nous allons suspendre ce mouvement civique (de protestation)", a déclaré le président de la Confédération des Nationalités indigènes de l'Equateur (Conaie), Marlon Santi, répondant à l'invitation au dialogue du président socialiste Rafael Correa.
Ce dernier, proche allié du président vénézuélien Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale latino-américaine, assure que les indigènes se trompent sur l'objectif de son projet, invoquant la Constitution qui "interdit de privatiser l'eau".
M. Correa a estimé lundi que le mouvement avait enregistré "un échec total" et lancé un "appel à l'unité". Il devait se rendre mardi au port de pêche de Manta, dans le sud-ouest du pays, pour discuter avec des organisations paysannes du développement rural et de l'accès à l'eau.
Plusieurs centaines de personnes avaient bloqué lundi avec des pierres, des troncs d'arbres et des pneus incendiés plusieurs voies de la route entre Quito et la Colombie, à l'appel de la Conaie, ex-alliée de M. Correa, qui affronte avec ce mouvement la première fronde sociale de son second mandat.
Des incidents ont éclaté entre manifestants et policiers, faisant quelques blessés légers. Quatre personnes ont été arrêtées, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur, Gustavo Jalkh.
Représentant 35% de la population en Equateur (13,5 millions d'habitants), la communauté indigène a déjà provoqué la chute de deux chefs d'Etat, Abdala Bucaram, en février 1997, et Jamil Mahuad, en janvier 2000.