Pas étonnant que le Grenelle de l'Environnement s'essoufle et que la taxe carbone se soit envolée : les lobbies du pétrole ont repris du service depuis un bout de temps, avec financements à la clé. Un rapport de l'organisation écologique Greenpeace publié mardi met en évidence l'implication du pétrolier américain Koch Industries, qui en 1997 et 2008 ont placé pas moins de 50 millions des dollars dans des campagnes d'informations niant le changement climatique. Dans le domaine, ce groupe peu connu a même dépassé ExxonMobil (25 millions de dollars sur la même période), selon le rapport.
"Bien que le groupe Koch demeure dans l'ombre, il joue désormais un rôle dominant mais discret dans le débat national sur le réchauffement de la planète", écrit Greenpeace.
Koch Industries, un conglomérat pétro-chimique diversifié qui réalise, selon Greenpeace, un chiffre d'affaires de 100 milliards de dollars avec 70.000 employés dans 60 pays, a versé ces contributions à travers les multiples fondations qu'il contrôle, dont le rôle est de semer la confusion en diffusant des informations erronées et mensongères à propos de la science du climat et des politiques d'énergies propres.
Le document de Greenpeace dresse une liste de cas où le groupe pétrolier a financé des organisations telles l'Americans for Prosperity Foundation, l'Heritage Foundation, le Cato Institute ou le Manhattan Institute qui promeuvent les idées des climato-sceptiques.
Interrogé à ce propos, le groupe Koch Industries, contrôlé à plus de 80% par deux frères, affirme "soutenir un dialogue ouvert et basé sur la science sur les changements de climat et les conséquences des politiques énergétiques sur l'économie mondiale".
Dans un courriel à l'AFP, Koch companies et Koch foundations affirment avoir "travaillé pendant des années pour faire avancer la liberté économique et des solutions basées sur le libre-échange".