Ce sont des techniques ancestrales et efficaces, parfois en danger de disparition : Systèmes de recueil de l'eau de pluie ou tunnels drainants, cultures en terrasse. C'est pour les sauvegarder qu'a été créé à FLORENCE l' International Traditional Knowledge Institute, sous l'égide de l'Unesco (ONU).
"Les savoirs traditionnels et leur utilisation de manière innovante sont essentiels pour le développement d'un nouveau modèle de progrès humain", a estimé lors de l'inauguration de l'ITKI (International Traditional Knowledge Institute) son président Pietro Laureano. L'ITKI qui aura son siège à Bagno a Ripoli, à l'est de Florence, a été "voulu par l'Unesco pour rassembler les centaines de milliers de solutions anciennes et actuelles à la désertification, au manque d'eau, aux éboulements, au gaspillage de l'énergie", selon le communiqué annonçant sa création.
Avec le phénomène du réchauffement climatique, "nous sommes obligés de revenir aux systèmes (traditionnels) économisant l'énergie et ne nécessitant pas beaucoup d'investissements", a indiqué M. Laureano à l'AFP.
M. Laureano, 59 ans, est un anthropologue et architecte, consultant de l'Unesco, qui a étudié les systèmes de gestion de l'eau et l'habitat traditionnel dans les oasis du Sahara, en Ethiopie et de la ville irakienne de Babylone.
"Avec la révolution industrielle, les gens ont abandonné des techniques traditionnelles" de captation de l'eau, les jardins sur les toits ou les tunnels drainants souterrains. Résultat: par exemple "dans le nord de l'Ethiopie à Lalibela, les systèmes de profondes tranchées (d'autrefois) sont à sec" ce qui oblige la population à se procurer des équipements coûteux.
L'ITKI n'oppose pas tradition et modernité et soutient des technologies comme l'énergie solaire quand elles sont "appropriées" car "ce sont les traditions de demain", selon M. Laureano.
Si l'Institut sera surtout axé sur tout ce qui contribue à protéger l'environnement, il encouragera aussi la sauvegarde de l'héritage culturel: chants traditionnels, folklores, méthodes de soin indigènes pour, selon M. Laureano, "éviter par exemple que des multinationales s'en emparent à travers le dépôt de brevets".