Le photographe américain Alex MacLean est devenu une des grandes figures mondiales de la photographie aérienne et s’intéresse principalement à l’emprunte de l’homme sur le paysage. Pour le (re)découvrir, la Galerie Gabrielle Maubrie (24, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, 75004 Paris) expose une sélection de ses clichés du 5 Février au 15 Mars 2011 prochain.
Urbaniste et architecte de formation, il photographie principalement les villes vues d’en haut ainsi que toutes les formes d’aménagement urbain, industriel ou agricole, et ce à bord d’un petit Cessna 182 qu’il pilote lui-même. Si des photographes renommés comme Robert Doisneau ou Raymond Depardon ont beaucoup photographié en France les grands ensembles urbains, les zones périurbaines, les villages (« la France de l’entre-deux ») l’approche visuelle sur le « plancher des vaches » relève plus de l’histoire ou du patrimoine. Les prises de vues aériennes offrent évidemment une perspective différente et permettent une vue d’ensemble, un regard à la fois esthétique, scientifique et environnemental qui met en lumière le télescopage parfois brutal entre une nature sauvage et nos habitudes culturelles.
C’est surtout vrai aux Etats-Unis, un pays à la tradition urbaine beaucoup plus récente qu’en Europe. Publié en 2008, « Over, Visions aériennes de l'American Way of Life : une absurdité écologique » est un « survol » fascinant d’un mode de vie essentiellement américain amené à disparaitre progressivement, celui d’un urbanisme galopant et d’une dépendance à la voiture individuelle (lotissements pavillonnaires isolés des centres urbains, aires de stationnement disproportionnées), d’une consommation abusive de ressources en eau (golfs en plein désert, piscines) ou en électricité (air conditionné), ou du gaspillage en général.
Si Alex MacLean photographie principalement son pays d’origine, il passe néanmoins de plus en plus de temps en Europe. L’an dernier, le ministère de la culture français, en partenariat avec l’Epad (Etablissement Public d’Aménagement de la Défense) lui ont commandité un projet concernant le quartier de la Défense et les grands ensembles le long de la Seine. 700 photos ont été retenues pour une exposition exclusive à la Biennale de Venise en Septembre 2010. De telles photos alimentent la réflexion des écoles d’architecture, permettent d’analyser la pertinence des ensembles urbains existants et de penser l’intégration des futurs espaces urbains.
Son dernier ouvrage en date « Chroniques Aériennes : l’Art d’Alex MacLean » (Octobre 2010) réunit une sélection des meilleures images du photographe accompagnées de ses propres commentaires.
Alex MacLean publie régulièrement de nombreux clichés inédits sur sa page Facebook.