17 mai 2011

auto-suffisance-alimentaire.jpgC'est un regroupement de 4 organismes qui s'investit aujourd'hui dans une vision d'avenir : préserver l'agriculture de subsistance, mise en danger par l'instauration systématique du modèle industriel. Aujourd’hui, un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde, soit près d’une personnesur sept, et autant souffrent de malnutrition.  La crise alimentaire de 2007-2008 a une nouvelle fois mis en évidence l'incapacité des politiques de libéralisation du commerce et du modèle de l’agriculture industrielle qu'elles soutiennent, à répondre aux besoins alimentaires de l'humanité : de telles politiques sapent les agricultures locales. Quant à l’agriculture industrielle, elle ne vise que la couverture des  besoins des consommateurs solvables.

Artisans du Monde, ATTAC, la Confédération paysanne et PeuplesSolidaires/ActionAid ont donc mis en place une  pétition qui sera remise au Président de laRépublique, Nicolas Sarkozy, et au Ministre de l’Agriculture, Bruno Lemaire, à la veille du Sommetdu G20 sous présidence française, les 3 et 4 novembre, à Cannes.

Les petites exploitations produisent plus de la moitié de la nourriture dans le monde

Pourtant, cette agriculture familiale et paysanne disparait peu à peu en France, en Europe et dans les pays du Sud. Cette situation est le résultat direct des politiques menées au cours des trente dernières années. Les pays du G20 ont démantelé les politiques agricoles nationales et régionales (la Politique AgricoleCommune, PAC, par exemple) au nom du dogme du "libre" commerce ;   ils ont diminué les financements destinés à l’agriculture paysanne et familiale;  ils ont favorisé la spéculation financière sur les produits agricoles, source d'uneinstabilité des prix très défavorable aux agriculteurs et aux consommateurspauvres;   ils ont laissé libre cours aux accaparements de terres par des entreprises et desgouvernements, qui entraînent des déplacements de populations et privent lescommunautés rurales de la terre qui constitue leur seule source de nourriture;  ils ont favorisé le développement d’agrocarburants industriels, qui contribuent à l’augmentation du prix des produits agricoles avec des conséquences désastreusessur l’environnement ;  ils n’ont pas réglementé les entreprises opérant à l’étranger, dont les activitésoccasionnent  souvent des violations des droits des populations locales, notammentle droit à la terre, à un environnement sain, et le droit à l’alimentation. Le G20, qui réunit les principales puissances économiques du monde, a inclus l'agriculture parmises priorités. C’est l'occasion pour nous d'exprimer haut et fort nos propositions alternatives. Car ily a urgence : si nous ne parvenons pas à nous faire entendre, les élites politiques ne changeront pas le système en profondeur, se limitant à en atténuer les dérives les plus choquantes.

LA PETITION


Réduire la faim dans le monde et renforcer l’agriculture paysanne et familiale supposent des réformes profondes en matière agricole, remettant radicalement en cause les politiques de libéralisation des marchés, comme celle de l’Union européenne avec la Politique Agricole Commune (PAC). Ces politiques ont provoqué spéculation, dumping social, dégradation de l’environnement et des conditions de vie des paysans et des paysannes au Nord et au Sud.

Ces politiques doivent :

> soutenir et protéger l’agriculture paysanne et familiale respectueuse de l’environnement, en Europe et dans les pays du Sud
> prendre en compte les besoins spécifiques des paysannes, nombreuses dans les pays du Sud
> rétablir des mécanismes publics de stockage, de stabilisation des prix et de maîtrise de l’offre aux niveaux national et régional, favorisant les exploitations paysannes et familiales et garantissant un revenu stable aux agriculteurs et des prix raisonnables aux consommateurs
> s’attaquer à la spéculation sur les produits agricoles
> arrêter les accaparements de terre et le soutien massif aux agrocarburants
> renforcer, réformer et démocratiser les Nations unies, afin qu’elles deviennent l’instance principale de décision de ces régulations mondiales, fondées sur la souveraineté alimentaire, la coopération et la solidarité.

Signez vite la pétition sur : www.elevagessansfrontieres.org/