L'AEE vient de publier un nouveau rapport "Approximated EU GHG inventory: Early estimates for 2011" (Inventaire approximatif des émissions de gaz à effet de serre de l’UE: premières estimations pour 2011). Ce rapport présente les premières estimations concernant les émissions de gaz à effet de serre de l'année précédente et fournit des données importantes pour le rapport intitulé «Greenhouse gas emission trends and projections in Europe 2012» [Tendances et projections des émissions de gaz à effet de serre en Europe en 2012] , qui dresse le bilan des progrès réalisés par l'UE par rapport aux engagements pris par celle-ci dans le cadre du protocole de Kyoto.
Agence Europeenne de l’Environnement : baisse des gaz à effet de serre en 2011
24 octobre 2012
«L’Union européenne dans son ensemble dépassera les objectifs fixés à Kyoto», a déclaré Jacqueline McGlade, directrice exécutive de l'AEE. «La première période d'engagement du Protocole de Kyoto prendra fin d’ici deux mois. D’importants progrès ont été réalisés depuis 1997, mais tous les États membres doivent tenir leurs engagements. En ce qui concerne les États membres de l'UE qui n'ont pas atteint leurs objectifs de réduction des émissions au niveau national, les mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto resteront disponibles jusqu'en 2015.»
Réductions des émissions en 2011
D'après les estimations de l'AEE, de 2010 à 2011, les plus importantes réductions relatives d’émissions ont été enregistrées dans des pays dont les émissions représentent une proportion moyenne ou faible des émissions totales de gaz à effet de serre de l’UE: 13 % pour Chypre, 8 % pour la Belgique, la Finlande et le Danemark. Avec une réduction de 36 millions de tonnes d'équivalent CO2 (Mt CO2 eq.) en 2011, soit 6 % de ses émissions, le Royaume-Uni est le pays dont la réduction des émissions en termes absolus est la plus importante. Il est suivi de la France (24 Mt CO2 eq., soit 5 % de ses émissions) et de l'Allemagne (17 Mt CO2 eq., soit 2 % de ses émissions).
Dans neuf États membres de l'UE, les émissions ont augmenté entre 2010 et 2011. Les émissions ont augmenté de 11 % en Bulgarie, de 3 % en Lituanie et de 2 % en Roumanie. Ces pays ont cependant globalement enregistré les plus importantes réductions d'émissions depuis 1990.
Bien que les facteurs économiques aient joué un rôle dans certains pays, il est à noter que la croissance de l'économie de l'UE a globalement enregistré une hausse de 1,5 %, alors que les émissions ont baissé de 2,5 %. La plupart des pays enregistrant les plus importantes réductions d'émissions ont connu une croissance positive en 2011.
L'hiver chaud qu'ont connu bon nombre de pays a été l’un des éléments clés de la réduction des émissions en 2011, car la demande en combustibles fossiles à des fins de chauffage s’est avérée plus faible que les années précédentes. Les secteurs qui ont le plus contribué à la réduction des émissions au niveau de l’Union européenne sont les secteurs résidentiel et commercial, qui sont largement en dehors du champ du système d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre.
Ces chiffres de l'AEE seront consolidés avant la fin du premier semestre 2013 dans le cadre de l'inventaire des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne. Cet inventaire permettra de réaliser une analyse complète des tendances relatives aux émissions dans les États membres de l'UE.
Les pays européens se rapprochent des objectifs de Kyoto
Les émissions ne relevant pas du système d’échange de quotas de gaz à effet de serre sont importantes, car les évolutions que connaissent les secteurs se trouvant dans l’impossibilité de procéder à des échanges dans le cadre de ce système ont une incidence sur la réalisation, par les différents pays, de leurs objectifs respectifs. Les émissions globales provenant des secteurs économiques de l'UE ne relevant pas du système d’échange de quotas ont diminué d'environ 3,0 %, alors que les émissions relevant de ce système ont diminué de 1,8 % en 2011. Dans les 15 États membres ayant un objectif commun au titre du protocole de Kyoto (UE-15), les émissions de gaz à effet de serre des secteurs ne pouvant pas procéder à des échanges dans le cadre du système d’échange de quotas ont enregistré une baisse rapide de 3,8 %, entre 2010 et 2011. Cette réduction des émissions, associée aux contributions prévues des puits de carbone et mécanismes de flexibilité du protocole de Kyoto, confirme que l'UE-15 est en voie d’atteindre les objectifs fixés à Kyoto de réduction de ses émissions de 8 %. Cependant, pour que cet objectif commun soit atteint, tous les pays devront également atteindre leurs objectifs individuels.
Dans la mesure où les plafonds d’émissions sont déjà définis pour les secteurs économiques relevant du système d’échange, en 2012, la réduction des émissions dans les secteurs qui ne relèvent pas de ce système et les contributions des puits de carbone détermineront à terme le nombre de crédits de Kyoto que les États membres devront obtenir pour atteindre leurs objectifs individuels d'ici le début de l'année 2015 au plus tard. L'un des rapports de l'AEE montre que certains États membres doivent encore mettre au point des plans spécifiques en vue de telles acquisitions (Italie) ou mettre en œuvre les plans existants (notamment l'Autriche, la Belgique, le Portugal et l'Espagne).
Vers une réalisation des objectifs chiffrés pour 2020
L'UE a adopté une réglementation visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % entre 1990 et 2020. Les dernières données montrent que les émissions de l’UE ont diminué de 16,5 % et que l'Union est en bonne voie pour atteindre cet objectif. Si l'on exclut l'aviation internationale, comme c'est le cas dans le cadre des engagements au titre du protocole de Kyoto, les émissions de l’UE ont diminué de 17,5 % depuis 1990.
Les prévisions des États membres, si l'on tient compte des politiques et mesures actuellement mises en œuvre, suggèrent que les émissions de l’UE continueront de diminuer pour finalement enregistrer, en 2020, une baisse de 19 % par rapport aux niveaux de 1990. Moins de la moitié des États membres de l'UE prévoient une baisse de leurs niveaux d'émissions en dessous de leurs objectifs individuels pour 2020 en recourant uniquement aux mesures nationales actuellement mises en œuvre. Si la flexibilité qui est permise en vertu de la décision relative à la répartition de l'effort en pourrait permettre aux États membres d’atteindre leurs objectifs, la plupart des États membres doivent intensifier leurs efforts afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre en accélérant la mise en œuvre des politiques et mesures supplémentaires qu'ils ont déjà prévues.