L’association internationale de bien-être animal FOUR PAWS (QUATRE PATTES), lance une campagne de communication en France pour informer les consommateurs sur les conditions inhumaines dans lesquelles sont élevés 99% des lapins : l’élevage en cage. Des solutions alternatives d’élevage déjà largement mises en œuvre en Europe et à travers le monde, pourraient être adoptées en France.
Des modèles alternatifs d’élevages de lapins
L’association internationale de bien-être animal Four Paws, créée à Vienne en 1988, est présente et active dans 10 pays européens, ainsi qu'en Afrique du Sud et aux Etats-Unis. L’association lance une campagne presse et sur internet pour interpeller l’opinion publique des effets sur leur santé et sur le bien-être animal de la viande de lapin qu’ils achètent. Four Paws invite les citoyens à signer une pétition sur leur site www.respect-lapin.org pour demander aux distributeurs et aux législateurs des conditions dignes d’élevage : pour que la viande ne passe plus avant l’animal.
Conscient du fait qu’un monde sans consommation de viande est aujourd’hui une vision utopique, l’association Four Paws a choisi, pour parer au plus pressé, de défendre et de promouvoir la solution la plus facilement et la plus rapidement applicable par les éleveurs. Elle a mis en place une certification avec un cahier des charges pour élever les lapins dans des conditions dignes : le certificat "Kontrollierte Bodenhaltung - (Viande de lapin contrôlée en stabulation libre adéquat au bien-être de l’animal).
Ces normes mises au point avec des scientifiques et des éleveurs sont déjà largement suivies et en cours d'application en Chine, Hongrie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Autriche et en Roumanie. Le retard de la France en fait un des pays les plus archaïques en termes de respect pour les animaux.
En Allemagne, plus de 400 supermarchés de différentes chaines de production comme Kaufland, Real, Edeka, Norma, Netto et Tergut vendent des lapins élevés selon le cahier de charges FP depuis septembre 2012. Globus et Bela ont adopté les normes depuis 2013.
Saviez-vous que la France est en tête des pays qui maltraitent le plus les lapins d'élevage?
En France plus de 40 millions de lapins, environ 98% du nombre total de lapins élevés par le système rationnel, vivent en cage sur un sol grillagé, source d’inconfort permanent et de blessures aux pattes. Entassés, blessés, privés de lumière naturelle, ils ne peuvent ni bondir, ni se dresser, ni ronger… Lapins morts et vivants dans la même cage, mères confinées dans un espace réduit et soumises à un rythme effréné de reproduction, poubelles débordant de médicaments (dont antibiotiques) et de flacons d'hormones…
L'élevage en claustration totale où les animaux vivent dans une très grande promiscuité nécessite l'apport quasi systématique de médicaments. D'après l'Agence Nationale du Médicament Vétérinaire, en 2006, 127,34 tonnes d'antibiotiques ont été utilisés dans les élevages de lapins, soit 10,09 % de la totalité des antibiotiques utilisés dans les élevages en France. Pour une production de viande équivalente, il faut 7 fois plus d'antibiotiques pour l'élevage cunicole que pour l'élevage porcin et 32 fois plus que pour l'élevage de volailles ! (Source : rapport de l'AFSSA précité et Office de l'élevage).
La France est le deuxième plus grand exportateur mondial de viande de lapin après la Chine et suivie de près par la Belgique. En Belgique, le travail d'une coalition qui comprend tous les acteurs concernés par la filière lapin (organisation de protection animale Gaia, éleveurs, distributeurs, abattoirs, etc.) a abouti à l'adoption d'un cahier de charges pour un système d'élevage de lapins qui se situe entre les cages et le système au sol : le système des parcs (pas fermé en haut, pas de sol grillagé, plateforme qui permet aux animaux de bouger et de se cacher, etc..). Ainsi, à partir de 2016, tous les lapins d’engraissement se trouveront dans des parcs. Carrefour, LIDL et Colryt n’attendront pas 2016 et commenceront dès cette année (2013) à vendre du lapin élevé en parcs. Pour les lapines mères, l’accord prévoit qu’elles soient toutes en parcs à partir de 2021. Cet accord deviendra loi en plusieurs étapes.
Malheureusement les productions bio restent marginales : moins de 1% des ventes.