(Amboseli, Kenya - 25 avril 2014)Des scientifiques ont placé mercredi des colliers satellite sur deux éléphants mâles dans l'écosystème d'Amboseli au Kenya.
Ces colliers permettront de suivre les déplacements des éléphants en quête d'eau et de nourriture. Les données récupérées aideront les responsables de cet écosystème à mieux protéger les pachydermes et à concevoir des stratégies visant à éviter les conflits avec les communautés humaines locales.
Présent lors de l'opération à Kitirua et Elerai, Steve Njumbi, responsable des programmes d'IFAW, explique : « Grâce aux données scientifiques recueillies, nous serons mieux armés pour faire valoir la création de couloirs de migration pour relier entre eux les habitats préférés des éléphants. Nous saurons aussi quelles zones indispensables à la faune d'Amboseli devront être préservées en priorité, notamment pour les éléphants. » Plus de 1 400 éléphants vivent au sein de l'écosystème d'Amboseli, mais ils passent 80 % de leur temps hors du parc national. Il est donc essentiel de rassembler des informations sur leurs zones de dispersion et les routes migratoires qu'ils empruntent.
Les colliers ont été posés par une équipe de scientifiques, de chercheurs et de vétérinaires du Kenya Wildlife Service (KWS) en collaboration avec IFAW(Fonds international pour la protection des animaux - www.ifaw.org) et la School for Field Studies (SFS, www.fieldstudies.org). Ce partenariat vise à suivre les populations d'éléphants dans l'écosystème d'Amboseli et alentour afin de mieux déterminer leurs besoins en matière d'espace et de ressources, et à terme d'éviter les conflits entre humains et éléphants.
« Ces colliers vont permettre de mieux connaître les itinéraires de prédilection des éléphants, d'identifier les menaces que les éléphants pourraient causer ou subir sur ces itinéraires, et de savoir où positionner les infrastructures de tourisme responsable pour que les animaux comme les touristes soient gagnants »,précise le professeur Moses Okello, Directeur du Centre de gestion des espèces sauvages de la SFS au Kenya et en Tanzanie.
Le Dr Charles Musyoki, Responsable du programme de recherche sur les espèces animales du KWS, explique : « Ce projet est essentiel pour nos programmes de recherche et de protection de la faune sauvage car il nous permet de surveiller en quasi-temps réel l'utilisation de l'écosystème d'Amboseli par les éléphants. Cela nous sera très utile pour planifier les projets de conservation à l'échelle locale et pour anticiper les éventuels conflits entre humains et éléphants. »
Avec la pose de ces deux colliers, le nombre total d'éléphants suivis par satellite depuis 2013 dans le cadre du partenariat KWS-IFAW-SFS est passé à 12. En février 2013, six éléphants (quatre mâles et deux femelles) avaient été équipés d'un collier dans les ranchs d'Olgulului, de Mbirikani, de Selengei et de Kuku. Quatre autres (trois mâles et une femelle) ont été équipés d'un collier à Kajiado en décembre de la même année.
L'étude KWS-IFAW-SFS est intégrée au projet Amboseli d'IFAW, qui vise notamment à renforcer les capacités d'action du KWS, à louer auprès des communautés locales les terrains pouvant servir aux éléphants de couloir de migration ou de zone de dispersion, à sensibiliser les populations locales aux enjeux de la conservation, à favoriser l'écotourisme et à limiter les conflits entre humains et éléphants. Cette étude s'inscrit également dans le cadre du Plan de recherche quinquennal du Centre de gestion des espèces sauvages de la SFS, qui permettra de savoir comment mieux gérer l'espace et les ressources au sein de l'écosystème d'Amboseli afin de favoriser le développement des communautés locales tout en protégeant la biodiversité.
source : IFAW