A 3 jours du référendum pour l'indépendance de l'écosse qui se déroulera jeudi 18 septembre prochain, les batailles d'arguments se sont intensifiées entre les partisans de l'union réunis sous la bannière 'Better Together', et les promoteurs de l'indépendance, animant la campagne 'YES Scotland', menée par l'énergie du premier ministre du gouvernement Ecossais, Alex Salmond. Au coeur de la réthorique de conquête des cerveaux indécis, les questions économiques sont un levier puissant pour les partisans de l'union, pris de panique depuis qu'un sondage a montré le sérieux de la question écossaise, une semaine seulement avant la date du 18 septembre. Maniant autant la carotte que le baton, les unionistes n'y vont pas de main morte, invoquant la fuite des capitaux, le destin de la monnaie, ou encore le risque de hausse des prix des denrées alimentaires que déclencherait l'annonce une écosse indépendante. Autre sujet qui fâche : la manne pétrolière, part importante du budget prévisionnel annoncé par les partisans d'un nouvel état souverain, serait réaffectée à son propriétaire, en cas de victoire du oui.
L'écosse, peak oil, énergies renouvelables
Bien évidemment un budget basé en majorité sur les revenus du pétrole, dont l'industrie emploie en Ecosse 220 000 personnes, ne peut constituer une base de long terme, surtout dans cette région du monde où la plupart des puits ont déjà dépassé leur pic d'exploitation depuis 15 ans, comme l'explique un articles du quotidien Les Echos
4.56 millions de barils en 1999 contre 1.45 millions de nos jours. Mais il y aurait encore l’équivalent de 1 200 milliards d’Euro de pétrole et de gaz dans les eaux écossaises. Toutefois, à ce jour, tout n’est pas exploitable pour des raisons aussi bien techniques qu’économiques. Cependant la technique progresse chaque jour et ces progrès abaissent le coût d’exploitation. En outre des découvertes de nouveaux champs d’hydrocarbures sont toujours possibles mais ces dernières éventualités ne doivent raisonnablement pas peser dans le débat.
Alors, si le pétrole n'est pas la solution, les alternatives sont nombreuses : comptant sur la dynamique d'un territoire naturel connu pour son exposition aux éléments, le premier ministre n'a pas attendu les attaques de Londres pour envisager un avenir durable pour l'Ecosse : dès mars 2012 était lancé le programme d'investissement dans les énergies renouvelables, avec l'objectif de pereniser 130 000 emplois, comme le faisait alors remarquer Christian Troadec, leader en Bretagne des questions autonomistes (source : seizh.info)
Landivisiau et la Bretagne vont accueillir une centrale à gaz au moment même où l’Ecosse annonce qu’elle s’est fixé un objectif de 100 % d’énergie renouvelable d’ici à 2020. Le ¨Premier Ministre écossais, Alex Salmond, ambitionne en effet de faire de son pays l’atelier mondial de la haute technologie en créant 130 000 emplois dans ce secteur. Oui, 130 000 emplois ! « Cet objectif favorisera la réindustrialisation de l’Ecosse à une grande échelle, a-t-il déclaré. De la même manière que nos chantiers navals étaient l’atelier du monde à la fin du 19ème siècle, la révolution de l’énergie verte nous donne l’opportunité de devenir l’atelier mondial de la haute technologie du 21ème siècle ».
Si le débat sur l'utilisation d'énergies renouvelables amène peu de contestations, c'est désormais sur l'affectation de ces resources que s'écharpent indépendantistes et unionistes, comme le fait remarquer le quotidien en ligne slate.fr :
Il y a là de quoi devenir l’Arabie saoudite du renouvelable: si ce potentiel est exploité, alors l’Ecosse est promise à un avenir d’opulence, en devenant non seulement la centrale électrique de l’Europe, mais aussi en vendant son expertise au monde entier [...] avec un tiers de la production renouvelable britannique située en Ecosse, le reste du Royaume-Uni est dans une situation de dépendance, et n’aura pas d’autre choix que de se tourner vers le Nord, et de continuer à lui verser 28% de ses subventions.
C'est donc aussi pour une politique énergétique que devront s'orienter les écossais par leur vote du 18 septembre : d'un coté les partisans d'un statu quo avec une forte dépendance au secteur énergétique anglais, fortement nucléarisé et monolithique, et de l'autre coté, les partisans de l'indépendance militent pour une diversification des aprovisionnement énergétiques, avec bien sur une vision plus large incluant la distribution de l'électricité d'origine renouvelable sur l'ensemble des îles anglo-saxonnes mais aussi du continent.
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