Cela fait déjà plusieurs années que la Norvège, l'un des plus gros pays producteurs d'énergies fossiles de la planète, prépare un avenir serein à ses administrés.Le fonds souverain norvégien a été créé en 1990 afin de gérer les revenus du pétrole. Le gouvernement décidait alors que les revenus de l'exploitation des hydrocarbures devaient revenir aux générations futures
Avec la mise en place d'une gestion éthique du magot de l'énergie, le pays s'est démarqué par une gestion éthique et politique de développement durable : taxe verte sur les billets d'avion (2006), projets de reforestation (2014), lobbying contre l'exploitation de l'arctique (2009), exclusion des vendeurs d'armes des investissements du fonds (2009) sont parmi les actions les plus marquantes d'un pays qui laissera à ses futurs habitants un solde de 120 000 euros par tête de pipe !
Exit les énergies fossiles.
Aujourd'hui, une nouvelle étape est franchie avec l'annonce plutôt paradoxale du fonds souverain, détenteur de 1,3% de la capitalisation boursière de la planète, de ne plus investir dans les énergies fossiles: la décision a été prise à l'unanimité mercredi au Parlement norvégien, en commission des finances. Le charbon est plus particulièrement visé, le fonds ne doit plus investir dans les compagnies minières ou entreprises d'énergie qui tirent plus de 30 % de leur chiffre d'affaires du charbon.
Une mesure éthique et intéressée
Cette mesure de décarbonisation répond à des question d'éthique mais aussi parfaitement pragmatiques : les investisseurs prévoient une baisse de rentabilité des énergies fossiles à moyen terme. En cause, l'augmentation des frais d'extraction, la chute des cours, et le coût environnemental et climatique de ces énergies fossiles.
petit bémol
Le Figaro souligne un paradoxe : le gouvernement norvégien a accepté en avril de sauver la compagnie minière Store Norske qui extrait du charbon dans l'archipel reculé du Svalbard (Spitzberg) dans l'Arctique en y injectant 500 millions de couronnes (59 millions d'euros).