Le fameux monde d'après ne sera pas celui qu'on attendait. En 160 pages, sur un style mêlant chiffres, arguments, et ironie pour agrémenter la lecture, les journalistes Maximes Combes (BastaMag) et Olivier Petitjean (Observatoire des multinationales) démontrent l'ampleur du transfert d'argent public aux entreprises, sans aucune contrepartie préalable ni contrôle. a posteriori. Le secteur des grandes entreprises du CAC40, champion de la suppression d'emplois en masse, est aussi champion de la reconversion des aides publiques en dividendes aux actionnaires. Conclusion sans appel : ce n'est plus un robinet qu'a ouvert Macron suite à son fameux discours "quoi qu'il en coûte", mais de véritables chutes du Niagara qui abreuvent les entreprises leader dans l'exploitation des dispositifs spécifiques comme le CICE (crédit impot compétitivité emploi) , le CIR ( Crédit Impot Recherche), le PGE (Prêt Garanti par l'Etat) , bref tout un tas de méthodes d'accaparement des fonds publics sans aucune contrepartie à justifier de la part des bénéficiaires, politique contrastant de manière flagrante avec la surveillance organisée des bénéficiaires de minima sociaux . On se souvient en effet que le grand leader sur Medef avait annoncé en 2013 la création d'un million d'emplois en 5 ans.
2 ans après les innombrables louanges que l'on vouait aux soignants pendant la crise du COVID, Il ne se passe pas une semaine, en ce début d'été 2022, sans que les responsables d'hopitaux n'alertent sur une situation de plus en plus critique.
Les besoins des populations sont restés largement absent des mesures d'urgence et de relance.
Tandis qu'aux portes des hopitaux les accueils d'urgence ferment un peu partout en France, que les infirmier.e.s désertent l'hôpital public, les grandes entreprises privées affichent des bénéfices records.
Toutefois, il manque à cet ouvrage très documenté, édifiant, et modéré, un petit paragraphe sur le montant des charges sociales versées par ces entreprises à l'état, argument souvent repris par les accusés. Bien que parsemé de contre-arguments renforçant le propos principal, on aurait aimé, afin de parfaire la démonstration, une réponse chiffrée sur ce point dont ont comprend bien qu'il soit toujours repris par les avocats de la "libre entreprise". Ceci étant dit, l'ensemble des 160 pages décrit exhaustivement le montant et la nature des aides accordées aux entreprises dans le cadre de cette nouvelle "épidémie de Lobbying" qui succède à l'épidémie de Coronavirus, un véritable choc selon les termes employés par Naomi Klein, auteur de la fameuse Stratégie du Choc dont on comprend bien qu'elle est aujourd'hui à l'oeuvre. En conclusion , quelques éléments d'introduction pour aborder la lecture d'un Pognon de Dingue, à lire sans modération après avoir visionné les discours de Macron décryptés par la chaîne Public Sénat, ainsi que la réponse de l'aide-soignante du CHU de Rouen, désormais célèbre pour son dialogue avec l'auteur de cette magnifique formule.
Le propos de cet ouvrage n'est pas de mettre en doute la pertinence de protéger les emplois ni d'indemniser le secteur privé des pertes occasionnées par la décision des pouvoir publics de confiner le pays [...] . Des mesures d'urgence [...] étaient nécéssaires [...] Néanmoins, constater que les robinets sont ouverts ne suffit pas à caractériser une politique ni à juger de sa pertinence..