Ce dimanche, les Équatoriens ont voté pour le premier tour de la présidentielle, dont est sortie en tête la socialiste Luisa Gonzalez. Suite à une campagne marquée par l'assassinat de l'un des candidats, ils étaient aussi appelés à se prononcer par référendum sur la poursuite ou non de l'exploitation pétrolière dans la forêt amazonienne de Yasuni (Nord-Est), terre indigène et réserve unique de biodiversité. Une vieille histoire : le recours à consultation par referendum marque une étape «historique» pour les défenseurs de l'environnement et du climat, car il faut savoir que le pétrole amazonien est pour l'Equateur le premier produit d'exportation du pays et source de financement majeur de l'État.
L'idée de ne pas exploiter le pétrole du parc Yasuni remonte plusieurs à années : c'est effectivement en 2007 que l'appel à la communauté internationale était lancé par le président d'alors Rafael Correira. Sur les 3 milliards de dollars necéssaires à la compensation du bénéfice de l'exploitation, le fonds de compensation géré par les Nations Unies n'avait recueilli que 13 millions, à comparer aux 7 milliards de revenus ( 800 millions de barils de brut) sur 20 ans que promet l'exploitation des 3 gisements de la zone (source : Les Echos, France Info)
La question posée aux Les 13,5 millions d’Equatoriens appelés aux urnes ce dimanche 20 août était la suivante : « Le gouvernement équatorien doit-il conserver indéfiniment dans le sous-sol le pétrole brut du gisement dit Bloque 43 ITT ? » Le Bloc 43 est un ensemble de trois gisements , Ishpingo, Tambococha et Tiputini, qui fournissent environ 12 % de la production pétrolière du pays ( 460 000 barils par jour) .
Résultat, 58% des électeurs se sont prononcés en faveur de la suspension de la production. L’entreprise publique Petroecuador aura un an pour fermer les puits, démanteler les infrastructures et restaurer la forêt dans cette zone du parc naturel du Yasuni, l’une des réserves naturelles les plus riches en biodiversité du monde, qui s’étend sur un million d’hectares au cœur de l’Amazonie équatorienne.
« Aujourd’hui, l’Equateur a fait un pas de géant pour protéger la vie, la biodiversité et les peuples indigènes ! », ont célébré sur le réseau X (anciennement Twitter) les deux principales organisations indigènes du pays, la Confeniae et la Conaie.