GENEVE, 29 sept 2010 (AFP). Le responsable du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) a appelé mercredi à développer le recyclage des métaux rares, indispensables pour le secteur des énergies vertes et qui ont provoqué récemment une crispation des relations entre la Chine et le Japon.
"Il existe des raisons stratégiques, environnementales ou économiques pour intégrer rapidement ces métaux dans les circuits de recyclage", a déclaré le directeur du Pnue, Achim Steiner, au cours d'une conférence de presse.
La demande de métaux rares comme le lithium et le neodymium, utilisés pour les batteries des voitures hybrides ou comme composants dans les éoliennes, s'accroît rapidement, a-t-il expliqué.
"Nous constatons la chose suivante: une très importante hausse de la demande de ces métaux rares qui sont essentiels pour l'avenir de l'industrie verte et les technologies de pointe", a-t-il poursuivi.
Or, seul 1% des métaux rares est recyclé à la fin de vie des produits qui les contiennent, tandis que la majeure partie est jetée. A l'opposé, le taux de recyclage atteint 25% à 75% pour des métaux courants comme l'acier, l'aluminium et le cuivre, selon le Pnue.
Ces métaux rares, très complexes et coûteux à extraire, se retrouvent uniquement dans quelques pays comme l'Australie, la Bolivie, la Chine, les Etats-Unis et le Venezuela.
Face à la demande croissante venant de l'industrie, les métaux rares pourraient être épuisées d'ici 30 à 40 ans, a estimé M. Steiner.
Ces matières premières ont récemment provoqué une crispation des relations entre le Japon et la Chine. Selon les maisons de commerce japonaises, les autorités chinoises ont suspendu les exportations des métaux rares depuis le 21 septembre, ce que Pékin a démenti.
Mercredi, des médias japonais ont affirmé que la Chine s'apprêtait à reprendre ces exportations vers le Japon, après un embargo de facto imposé en pleine crise diplomatique due à un différent territorial entre les deux pays.