Après une année de mise en ligne publique du moteur ChatGPT, l'heure est toujours à l'étonnement permanent face aux capacités croissantes des calculateurs baptisés injustement "Intelligences Artificielles". Sollicité par le Frontiers Forum, organisation scientifique qui compile des conférences de grands penseurs contemporaints, l'universitaire Yuval Noah Harari s'interroge sur les régulations de cette technologie pas comme les autres.
Capable désormais de raconter des histoires, l'intelligence artificielle est en passe de devenir l'une des premières formes de vie non organiques depuis la création de notre univers. Même si elle ne possède pas encore la capacité de se mouvoir et se reproduire dans le monde physique, cette entité protéiforme a prouvé sa capacité, ne serait-ce que par l'impact des réseaux sociaux, à influencer les foules. On constate ainsi que les américains ont de plus en plus de mal à être d'accord sur le résultat des dernières élections présidentielles, ou sur la réalité du changement climatique. Dans cette nouvelle forme de doute cartésien qui met en danger le dialogue propre aux démocraties, l'influence des algorithmes de sélections de contenus humains est primordiale. Qu'en sera-t-il lorsque les contenus générés par ces nouvelles consciences non humaines se propageront à la vitesse de la lumières dans les foules de cerveaux humains et agissant sans filtre ? Questions primordiales alors que les régimes d'extrême droite se multiplient un peu partout en Europe.