Il s'agit d'un produit anodin, de consommation quotidienne, pour des milliers d'individus des pays riches. Et il est au coeur d'un business multinational sans pitié pour les producteurs. Le café est le héros d'un long métrage documentaire qui vient de faire un tabac cet été dans les festivals alternatifs, aux Etats Unis. En Europe, il est programmé en Norvège et en Suède. Son thème principal : il suit les agissement de Tadesse Meskela, dirigeant d'une coopérative de production de café dans le sud ouest de l'Ethiopie, qui cherche à imposer un tarif équitable pour ses productions qu'il vend aux multinationales. Son voyage autour du monde à la rencontre des acteurs de l'économie du café lui apprendra, ainsi qu'aux spectateurs, que la situation est inextricablement complexe. Entre la logisitque, la bourse, la distribution, la restauration, les 2 milliards de tasses servies chaque jour forment un business de 80 milliards de dollars par an qui passe à coté des producteurs, qui évidemment n'en percoivent qu'une infime portion : l'agriculteur reçoit 3 centimes par tasse de café à 3$. Les cours du café se sont effondrés, 25 million de petits paysans risquent la banqueroute. Ce qui signifie souvent, dans les pays pauvres, l'exode vers les bidonvilles des mégalopoles déjà surpeuplées. Le problème est donc explosif, et tout l'intérêt du documentaire est de montrer comment l'énergie de Tadesse Meskela, ethiopien natif, peut changer la vie des producteurs dont il s'occupe, surement mieux que les innombrables rapports et tentatives d'organismes occidentaux, commel a Banque Mondiale.
Lien : Black Gold, your coffe will never taste the same again
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Laure Waridel est cofondatrice et présidente d’Équiterre, une organisation vouée à la promotion de choix écologiques et socialement responsables. Sociologue spécialisée en développement international et en environnement, elle est considérée comme l’une des pionnières du commerce équitable et de la consommation responsable au Québec.