Le slogan des annonces de l'Ademe a traversé l'atlantique et nous revient dans la langue de Shakespeare, en introduction d'un cahier spécial de l'édition du 9 septembre de l'hebdomadaire The Economist. The Heat is On : c'est le titre de couverture du journal qui dédie une dizaine de page à un compte rendu très précis de l'état de la menace. Enfin, il était temps : on ne trouve plus grand monde pour nier le danger. On apprécie toutefois la modération du propos tel qu'il est perçu par les rédacteurs de The Economist : les connaissances scientifiques actuelles, quoique peu controversées, restent floues. Telle que la décrit la dernière publication du IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change), datant de 2001 (le prochain rapport, prévu début 2007, sera bien plus réaliste, et alarmant) l'intensité du réchauffement, dans les années à venir, produira une élévation moyenne des températures à la surface du globe estimée dans une fourchette d'augmentation de 1.4°C à 5.8°C. Mais on s'effraie de la question qui revient sans cesse chez les économistes : la lutte contre le réchauffement vaut-elle la peine, financièrement parlant ? Il se trouve donc des milliers de cols blancs pour penser très sérieusement que le réchauffement climatique pourrait très bien aussi présenter des opportunités, comme par exemple le réchauffement de la sibérie qui pourrait ainsi ouvrir de nouvelles opportunités d'exploitation des resources naturelles jusqu'ici inaccessibles à cause du froid. On frémit.
En effet, la menace va au delà du simple calcul économique. De nombreux scientifiques parmi les plus crédibles, comme Hubert Reeves, ou James Lovelock, mettent très sérieusement en doute la capacité de l'espèce humaine à survivre aux bouleversements qui s'annoncent. Heureusement, l'autre coté du miroir, celui des écologistes soucieux de préservation plus que d'exploitation, connait aussi une large diffusion. En témoigne la couverture du Nouvel Observateur, consacrée à l'animateur d'émissions télévisées Nicolas Hulot, dont le combat pour la sauvegarde des espaces naturels est certain de porter la cause sur le devant de la scène. Il n'a pas envie d'y aller, mais il se pourrait bien qu'il y aille : la course à l'élection présidentielle est ouverte et Nicolas Hulot menace. Si rien n'est prévu pour gérer la situation environnementale, il se présentera à l'élection. Ecolopop, bien sur, soutient les actions de Nicolas Hulot au delà des commentaires stériles sur son copinage avec Chirac, dont Nicolas s'est récemment démarqué, par deception. Nous n'avons pas encore lu ce dossier du Nouvel Obs, mais il marque une étape de plus dans l'évolution souhaitable des moeurs politiques en France à l'égard des questions environnementales.
Revue de presse : ça chauffe !
10 septembre 2006